Mobilité
Conséquence de la non-extension du Tram de Liège sur les émissions de gaz à effet de serre
Non-Extension du Tram de Liège : une décision qui pèse 5000 tonnes de CO2/an

Contexte:
Le Gouvernement wallon a annoncé à la fin Août 2024 l’arrêt des travaux pour l’extension du Tram de Liège au Nord et au Sud dans la vallée de la Meuse, qui prévoyaient de relier au centre de Liège Seraing (64 000 hab) et Herstal (40 000 hab), communes aux revenus imposables moyens 25% plus bas que la moyenne wallonne.
Résumé:
Une étude du groupe mobilité de The Shifters Belgium estime que l’abandon des extensions du tram de Liège et leur remplacement par des bus électriques entraînera des émissions supplémentaires de 5000 tonnes-équivalentes CO2 chaque année.
Le choix de non-extension du tram, dont la capacité de transport est plus grande que des bus électriques, devrait en effet provoquer un report de certains passagers vers un déplacement en voiture, ce qui entraînera des émissions supplémentaires.
Les Shifters Belgium ont calculé les émissions induites par cette différence de capacité. Les chiffres de la fréquentation actuelle des lignes de bus dans des documents que nous avons pu consulter sur les tronçons où le tram devait être prolongé, indiquent que les bus électriques projetés ne pourront faire face seuls à la demande. Les émissions qui résultent du report modal vers la voiture sont évaluées à 1800 tonnes de CO2 par an sur le tronçon vers Herstal et 3300 tonnes de CO2 par an sur le tronçon vers Seraing. Ce calcul, basé sur les transports actuels, ne prend pas en compte l’effet attractif du tram sur les transports en communs (appelé “effet tram”) ni la croissance tendancielle du nombre de passagers transportés par le TEC. Les émissions pourraient alors être supérieures à 8000 tCO2eq/an.
Quentin Lancrenon, porte-parole des Shifters Belgium, explique: “ L’offre de tram à Liège sera deux à trois fois moindre que dans les autres villes de taille comparable (Gand, Charleroi, Anvers). Je trouve vraiment surprenant qu’en 2024, l’impact carbone des projets d’aménagement du territoire, ici la différence entre le bus et le tram, ne soit pas calculée et intégrée au processus de décision comme un paramètre à part entière. Rendre public les études sur les fréquentations, les coûts, l’empreinte carbone permettrait d’avoir un débat public de meilleure qualité et de discuter le rapport coût/efficacité des différentes options qui, en plus du confort des voyageurs, est quelque chose d’essentiel”.