Mobilité

Conséquence du report de l’électrification des taxis bruxellois sur les émissions de gaz à effet de serre

Reporter l’électrification des taxis bruxellois : une décision qui pèse

67 000 tonnes de CO2

Contexte:

Le 26 novembre 2024, la Commission des affaires intérieures du Parlement bruxellois s’est prononcée en faveur du report de 2 ans de l’obligation pour les taxis nouvellement immatriculés d’être “zéro émission”, c’est-à-dire électrique ou à hydrogène à partir du 1er janvier 2025. La mesure avait été adoptée par le gouvernement bruxellois en octobre 2022 et son report intervient à moins d’un mois de la mise en application prévue.

Résumé:

Une étude menée par les ingénieurs du groupe mobilité de l’ASBL The Shifters Belgium révèle que le report de deux ans de l’électrification des nouveaux taxis pourrait entraîner l’émission supplémentaire de 67 000 tonnes de CO2eq.

En moyenne, les véhicules thermiques émettent 260 grammes de CO2eq par kilomètre. Moins émetteurs à l’usage (et non « zéro émission » comme ils sont appelés de façon erronée), les véhicules électriques génèrent en moyenne 110 grammes de CO2eq par kilomètre (production et consommation d’électricité) soit 150 grammes de CO2eq de différence pour chaque kilomètre.

L’électrification des taxis est un levier important pour réduire les émissions. Car si les taxis sont un nombre réduit de véhicules (environ 3 000), ceux-ci parcourent beaucoup de km (75 000 en moyenne par an). Selon l’analyse des Shifters, le report de l’électrification entraînerait l’émission de 67 000 tonnes supplémentaires de CO2eq sur sept ans. Le surcroît de consommation d’essence nécessiterait l’importation de 340 000 barils de pétrole, impactant la balance commerciale du pays à hauteur de 25 millions d’euros au prix actuel du baril (40 millions si le prix est de 120 dollars).

Quentin Lancrenon, porte-parole des Shifters Belgium souligne: « Comme nous l’avions analysé pour la suppression des extensions du tram de Liège (vers Herstal et Seraing), nous avons voulu éclairer le débat public sur l’impact climatique et de dépendance énergétique de cette décision politique qui aurait dû faire l’objet d’une étude spécialisée. L’électrification doit se faire main dans la main avec les chauffeurs de taxi qui fournissent un service essentiel à la population, avec l’accompagnement logistique et financier nécessaire, mais retarder l’échéance sans prévoir d’accompagnement ne rendra pas la mesure plus acceptable, il faut débuter dès que les conditions sont réunies»